mardi 15 juillet 2014

Un geste incompréhensible

C'était il y a quelques jours lorsque Hugo et moi revenions d'ouvrir notre nouveau projet d'escalade au Gros Bonnet. Dans la voiture on rigolait, on était joyeux, fiers du  travail accompli. Je pensais beaucoup à Yannick Girard sans même savoir ce qui lui était arrivé! Je voulais vraiment avoir ses impressions sur cette nouvelle voie que nous venions tout juste de grimper à quelques kilomètres de chez lui. Ce n'est qu'une fois rendu à St-Raymond et après un petit coup de fil passé à ma copine pour lui dire qu'on était sur le chemin du retour que j'ai appris  la triste nouvelle.

J'étais sans mot, mon cœur ne savait plus comment battre. Je suis passé par toutes sortes d'émotions et je n'arrivais pas à le croire. Pour moi c'était qu'une bonne connaissance. J'entendais régulièrement parler de lui soit par le billet de mes amis ou en lisant ses récit. En fait, c'était difficile de ne pas connaitre le personnage, un aventurier de haut niveau. Toujours en train d'imaginer des scénario farfelus à propos desquels les gens normaux disaient "ben voyons donc ça n'a pas d'allure ton affaire" et il fonçait à toute allure comme si la vie n'avait pas de lendemain. C'étais très inspirant de le voir évoluer dans son élément.

Depuis que j'ai appris la nouvelle mes pensées vont vers ses proches, plus particulièrement ses quatre enfants. Ce malheureux événement réveille un vieux souvenir caché au fond de moi. C'est celui de mon meilleur ami d'enfance dont la mère, dans un cri de désespoir, s'est enlevé la vie lorsque nous étions en quatrième année. Elle laissa un immense vide irrémédiable en plein cœur de sa famille de  quatre enfants. Encore aujourd'hui, 25 ans plus tard, la blessure n'est pas complètement cicatrisée. La douleur rejaillit à tous moments.

Yannick, ton héritage au sein de la communauté de grimpeurs est immense, tu étais une inspiration pour nous tous mais, tu  laisseras des marques permanentes encore plus grandes gravées profondément dans le cœur de tes enfants.